La littérature yiddish s'est considérablement développée entre la fin du XIX ème siècle et bien après la deuxième guerre mondiale.
Des milliers de livres, romans, poèmes, manuels, livres pour enfants ont été écrits en Yiddish et n'ont jamais été traduits.
Vous trouverez ci dessous des critiques de livres, et quelques extraits de mes livres préférés.
Extrait des mémoires de Shalom Shvartsbart -In Krig mit zikh aleyn
Souvenirs d’un engagé volontaire pendant la première guerre mondiale
Engagés volontaires juifs, place de la Bastille, au premier jour de la mobilisation ,
le 01.08.1914
Chapitre 6- Friedman (extrait)
A Lyon nous avons retrouvé le groupe d’engagés volontaires suisses qui étaient venus de la Suisse française et allemande, et
attendait leur tour d’être envoyé au front. Dans le groupe suisse, il y avait beaucoup d’étudiants juifs russes que l’on n’avait pas accepté dans les universités et toutes sortes de
révolutionnaires qui s’étaient échappés des griffes tsaristes ou des prisons russes.la majorité d’entre eux travaillaient dans l’industrie horlogère.
Ils étaient tous venus avec la même idée.se battre contre l’Allemagne militariste.
De nombreux Parisiens s’étaient liés d’amitié avec les Suisses par l’intermédiaire de Friedman qui était venu avec le groupe
suisse. Friedman avait vécu à Paris et retrouvait ici r beaucoup de ses connaissances parmi les engagés volontaires parisiens.
Friedman était originaire d’un petit village d’Ukraine .C’était un révolutionnaire qui était passé par beaucoup de prisons. Il était arrivé de Russie fin 1905, quand on cherchait à nouveau les
révolutionnaires libérés et deportés.il était passé par l’Allemagne, l’Autriche- Hongrie, l’Italie, la France pour finir par travailler en Suisse .il est arrivé avec un groupe d’étudiants russes
et d’ouvriers qui ont rejoint les rangs des engagés volontaires dans l’armée républicaine française. Dans le même groupe, il y avait des cosaques, qui peu de temps auparavant brandissaient les
épées et le fouet, et était devenus les meilleurs amis. Les ouvriers et étudiants le leur rendait en leur donnant de bons conseils et en leur apprenant à lire et à écrire le russe et le français.
Friedman était le pivot du groupe suisse. Quand il y avait un problème on veniat le voir directement.
C’est ce qui s’est passé quand les éducateur s militaires ont ordonné que tous les engagés se fassent couper les cheveux, les raser entièrement. Les gens ses sentaient contrariés et
humiliés
-Et quoi encore. Et si quelqu’un veut porter les cheveux longs ?qui ça dérange ?
Et on a commencé à se révolter. Nombreux étaient ceux qui se protégeaient en allant de l’autre côté de la caserne. D’autres refusaient tout simplement d’enlever leurs chapeaux malgré que l’on
leur ait ordonné. On en arriva à ce que le coiffeur s’approche en silence d’un soldat, lui arrache le chapeau et commence à le couper. Heureusement que Friedman s’en est mêlé sinon on ne sait pas
jusqu’où cela aurait pu aller.
-On vous coupe les cheveux afin qu’ils ne soient pas sales et que vous n’attrapiez pas de maladie. Le discours produisit son effet.
Un incident semblable se produisit quand les vieux légionnaires du Maroc, nos éducateurs militaires se sont mis à insulter les engagés volontaires à tout bout de champ :
-Paresseux, bons à rien, vous vous êtes engagés ‘’pour la gamelle’’. Les recrues étaient tellement en colère que l’on décida de se plaindre aux plus hautes autorités, se plaignant que si l’on
n’obtenait pas une réponse satisfaisante, on ferait la grève de la faim.
Friedman s’est opposé à leur plan et leur a demandé de les ignorer. Cependant, Il prit l’initiative de protester moralement contre cette insulte : ‘‘S’engager pour la gamelle’’
C'était la veille de Yom Kippour. Nous étions convenus que nous jeunerions le lendemain en signe de protestation. Cela
signifierait premièrement, que nous n’étions pas des « bouffeurs », et que nous pouvions nous passer de manger pendant 24 heures tout en continuant à pratiquer les exercices. Deuxièmement, nous
achèterions ensemble de la nourriture pour montrer que nous n’avions pas tant besoin que ça de leur gamelle.
Et c’est ce qui s’est passé. A la fin de Kippour, après les exercices, nous nous sommes réunis, avons posé sur la table notre propre saucisson, du pain blanc, de la bière et avons mangé
bruyamment et lentement.
Nous avons déclaré aux éducateur militaires qui se trouvaient à proximité qu’ils voient bien que nous nous étions engagés pour la ‘’gamelle’’ et à quel point les Juifs étaient pressés de
manger.
Les officiers ont loué la cohésion et l’unité des juifs. De honte, les sous-officiers et instructeurs qui leur reprochaient ‘’ la gamelle’’ sont sortis de la caserne et ne sont pas présentés de
toute la soirée. Les engagés volontaires des autres nations qui avaient assisté au spectacle ont applaudi à l’idée de notre protestation, qui eut l’effet moralisateur escompté.
Engagé volontaire juif, illustrant la ‘’gamelle’